Genève 27 août 2017

par David Ramseyer – Deux agents ultra-spécialisés font partie de la brigade canine, en démonstration samedi. Leur mission: dénicher des corps et pister les disparus.

L’un est capable de retrouver le cadavre d’une victime plusieurs années après son décès. L’autre, de repérer l’odeur d’un disparu dans les conditions les plus extrêmes. Gun et Arley sont des spécimens uniques au sein de la brigade des chiens de la police cantonale, qui fêtait ce weekend son 75e anniversaire.

Soulager les familles

Dépouilles enterrées ou immergées: la truffe de Gun est capable de prouesses étonnantes. Ce berger allemand de 6 ans est un chien d’investigation criminelle; il est spécialisé dans la recherche de cadavres et de traces de sang. «Il a par exemple retrouvé un corps emmuré dans 1,70m de béton», se souvient sa maîtresse, Nicole.

Formé pendant trois à six mois, en utilisant notamment des bâtonnets qui sécrètent des molécules de synthèse, ce brillant détective peut retrouver des défunts que l’histoire semblait devoir oublier. «Gun a découvert dans une forêt en France voisine les restes d’une Onésienne, deux ans après son décès», confirme la sergent-chef. Ce genre de chiens a aussi permis la découverte d’une dépouille vieille de dix ans, à Genève. Si Nicole a choisi de conduire un tel animal, c’est par compassion pour des familles dans la douleur: «Retrouver un corps permet enfin aux proches de faire leur deuil; je trouve cela beau».

Pot de confiture et frigo

Si le berger allemand de la sergent-chef retrouve les morts, Arley piste, elle, les vivants. Ceux portés disparus, comme des seniors souffrant de la maladie d’Alzheimer, mais aussi des enfants ou des suicidaires. Âgée d’un an, cette femelle Rouge de Hanovre à l’instinct de chasseur très développé détecte dans l’air les molécules d’odeurs corporelles, après avoir senti un vêtement ou un objet de la personne recherchée. Le tout dans n’importe quels environnements, y compris les plus pollués et les plus fréquentés.

Mais suivre une trace olfactive après 48h est très difficile. Pour prolonger les recherches, il y a des méthodes… surprenantes. «Parfois, nous plaçons un habit dans un pot de confiture, au frigo. L’odeur se conserve ainsi plusieurs semaines, explique Fredy, le maître d’Arley. Cela nous permet de repartir sur une piste, si un disparu est tout à coup signalé quelque part.» Le caporal est entrain de former son chien, mais l’apprentissage est commun: «Elle apprend à chercher et moi, j’apprends à lire son comportement corporel, pour savoir si elle est toujours sur la bonne piste.»

Ces policiers sur quatre pattes ont un flair de fou
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