Bientôt en SuisseUn test ADN contre les propriétaires de chiens qui laissent traîner leurs crottes

Une entreprise américaine est capable d’identifier au moyen d’un échantillon d’ADN l’animal à l’origine d’une crotte abandonnée. Elle s’implante désormais en Suisse.

L’ADN des crottes abandonnées d’un chien permet de remonter jusqu’à son propriétaire.
Getty Images/iStockphoto

Malgré l’obligation de ramasser les crottes des chiens, il n’est pas rare d’en trouver sur un trottoir, le long des sentiers voire dans les bacs à sable. Ce qui suscite le mécontentement des promeneurs, des riverains et des agriculteurs. Mais une entreprise américaine a une solution pour remédier au problème: elle a développé un test qui détermine l’ADN de l’animal et qui permet donc de remonter à son propriétaire indélicat, et de le verbaliser au besoin. Et elle s’implante désormais en Suisse.

Pour les gérances et les campings

Avec ce test, la firme PooPrints s’adresse avant tout aux gérances immobilières, aux propriétaires de camping ou aux communes. «La procédure est simple: si un propriétaire de chien veut par exemple emménager dans un appartement ou un camping, il doit faire enregistrer son animal dans une banque de données ADN», explique Iryna Zvarych de PooPrints, cité par 20 Minuten. Si une crotte est découverte, un échantillon peut être prélevé à l’aide d’un kit et envoyé au labo. «Le propriétaire fautif peut alors se voir facturer les frais de nettoyage et de test de laboratoire, soit 65 francs».

Les crottes dangereuses pour le bétail

Laisser son chien faire ses besoins dans une prairie ou près d’un pré où paissent des vaches peut avoir de graves répercussions. En effet, les chiens (comme d’autres carnivores) sont les hôtes finaux de l’agent infectieux de la néosporose. Une infection qui peut provoquer des avortements et des lésions embryonnaires chez les bovins, rappelle l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires.

Déjà présente aux USA, au Canada, au Mexique, en Grande-Bretagne, en Irlande et en France, l’entreprise possède plus de 800’000 profils génétiques canins dans sa base de données. «Nos clients rapportent que le programme a réduit de 95% les excréments abandonnés», selon la porte-parole. «Quand les gens savent qu’ils seront tenus responsables, ils changent de comportement».

Disproportionné?

En Suisse, on montre les dents face à l’arrivée du procédé. Certes, il y a aussi des propriétaires de chiens indélicats, mais leur proportion est faible, surtout en comparaison avec certains pays voisins, relève Hansueli Beer, président de la Société cynologique suisse (SCS). De plus, chez nous, ramasser les crottes est obligatoire et le propriétaire peut être condamné à une amende salée en cas d’infraction. Du coup, il ne croit pas que PooPrints puisse s’imposer en Suisse.

D’un point de vue juridique, les régies ou les propriétaires d’immeubles sont en droit de lier la possession d’un animal dans un logement loué à des conditions, telle que celle de devoir fournir un échantillon ADN d’un chien, rappelle de son côté Bianca Körner, collaboratrice juridique à la Fondation pour l’animal en droit (TIR). Mais l’enregistrement d’un ADN canin à des seules fins d’identifier les fauteurs de troubles lui semble disproportionné. Car selon elle, tous les propriétaires de chiens ne sont pas conscients des conséquences potentiellement importantes des déjections canines abandonnées. Mieux vaudrait recourir à une campagne de sensibilisation sur les conséquences néfastes pour la santé de la faune.

Sources : 20min.ch (dak/cht)

 

 

Un test ADN contre les propriétaires qui laissent traîner les crottes
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