Suisse 23 mars 2016

Selon Berne, rien ne prouve que la formation pour détenteurs de toutou réduise les cas de morsures. Un politicien souhaite faire supprimer les cours.

23032016
Une étude de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) montre que les cas de morsures n’ont pas baissé de manière significative depuis l’introduction d’un cours obligatoire pour tous les propriétaires de chien en 2008.

Depuis 2008, pas moins de 300’000 personnes ont suivi une formation théorique et pratique, obligatoire pour chaque propriétaire de chien en Suisse. Ce cours, divisé en deux parties, a été introduit il y a huit ans pour éviter des drames tels que celui du petit Suleyman, un garçon de 6 ans tué par des pitbulls en décembre 2005 à Oberglatt (ZH).

Reste que rien ne prouve que cette formation obligatoire soit réellement efficace, note l’«Aargauer Zeitung». Une étude de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) montre en effet que les cas de morsures n’ont pas baissé de manière significative. Le sondage de l’OSAV, rendu public à la mi-mars par la «NZZ am Sonntag», a par ailleurs permis de révéler que près d’un détenteur de chien sur cinq (environ 20%) boude la formation en deux temps.

Abolir l’obligation est «envisageable»

C’est pour ces raisons que Ruedi Noser (ZH/PLR), qui siège au Conseil des États, a déposé une motion demandant que la formation devienne facultative. Le Bernois n’est pas le seul à critiquer ces cours. L’été dernier, le conseiller national Sebastian Frehner (BS/UDC) avait estimé que quatre heures de théorie et quatre heures de pratique ne garantissaient pas qu’une personne maîtrise son chien.

La fondation alémanique Tier im Recht critique elle aussi la formation. Mais, contrairement à l’élu agrarien, elle estime que les cours ne durent pas assez longtemps: «Une prévention efficace ne se fait pas en deux fois quatre heures», explique la porte-parole Nora Flückiger. Selon elle, la formation doit rester obligatoire et même être allongée.

Banque de données centralisées

Contacté par l’«Aargauer Zeitung», l’OSAV ne semble pas plus attaché que ça aux cours obligatoires. Selon l’office, il serait «envisageable» d’abolir l’obligation «dans le cadre d’une analyse des coûts et des bénéfices».

Ce qui compte avant tout pour l’OSAV, c’est la création d’une banque de données centralisées. Depuis le début de l’année, les quelque 450’000 toutous enregistrés en Suisse y sont inscrits au fur et à mesure. Le registre recense non seulement le nombre d’accidents par morsure, mais aussi les attestations des cours obligatoires.

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(ofu)

Faut-il abolir les cours pour proprios de chien?
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