Cette année, les premiers signalements de chenilles processionnaires arrivent plus tôt : d’habitude attendus vers la fin de l’hiver, on signale déjà des nids dans les pins maritimes des Landes. Or, cet insecte peut causer des lésions impressionnantes au chien qui a le malheur d’y goûter !

Cette année, les premiers signalements de chenilles processionnaires arrivent plus tôt : d’habitude attendus vers la fin de l’hiver, on signale déjà des nids dans les pins maritimes des Landes. Or, cet insecte peut causer des lésions impressionnantes au chien qui a le malheur d’y goûter !

La chenille processionnaire est un insecte (enfin techniquement, la phase larvaire de l’insecte) qui mue en un papillon de nuit, Thaumetopoea pityocampa. Les nids en soie sont facilement visibles lors de la métamorphose, autours de février/mars. La chenille a tendance en plus à vivre en colonies qui peuvent compter des centaines d’individus, envahissant les pins sur lesquelles elles se nourrissent.

Le cycle de ce papillon est sensible à la température, on constate que le développement des nids est moins important au nord. Par contre, une étude de l’INRA de Bordeaux a observé un phénomène de pullulation non expliquée tous les 7-8 ans, or le dernier a eu lieu au cours de l’hiver 2010-2011, il se peut donc qu’on soit à la veille d’une nouvelle phase de surpopulation.

La chenille processionnaire : un pouvoir urticant démentiel

La chenille n’est pas dangereuse toute l’année, seuls les derniers stades larvaires sont urticants. C’est lors de cette phase que les colonies se concentrent dans les nids au sommet du pin, souvent exposé au sud pour profiter du soleil. Les chenilles sortent alors pour se nourrir la nuit, et passent l’hiver de cette façon.

Au moment de la métamorphose en papillon, la colonie descend de l’arbre en formant de longues files où les chenilles se suivent en se touchant, formant des processions qui leur ont donné leur nom. Elles peuvent faire plusieurs dizaines de mètres autour de l’arbre qu’elles avaient infesté. Les chenilles s’enterrent ensuite pour former le cocon de métamorphose, qui attendra de bonnes conditions climatiques pour éclore.

Ce sont les poils de la chenille qui lui donne ce pouvoir urticant : très fragiles, les poils se cassent au moindre contact ou stress et peuvent s’envoler. La substance urticante, libérée quand le poil se détache, peut donc être transportée avec celui-ci par le vent : il n’est donc pas nécessaire d’être en contact avec l’insecte pour en subir les effets. Les nids notamment, gardent leur pouvoir urticant parfois plusieurs années s’ils sont à l’abri de l’humidité. Attention aussi au coup de tondeuse sur une procession, cela peut disperser des poils dans l’air.

Chenilles processionnaires : quels sont les symptômes ?

La réaction au contact de ces poils est rapide et intense : on constate un érythème (rougeur) associé à du prurit (démangeaisons) et un œdème sur la zone en contact. Les muqueuses sont particulièrement sensibles, notamment respiratoires ou oculaires. Les lésions peuvent aller jusqu’à une nécrose partielle des tissus, souvent observée lorsque l’animal prend la chenille en gueule. Le plus dangereux reste la réaction allergique, pouvant provoquer des œdèmes de Quincke ou un choc anaphylactique.

Comment se protéger contre les chenilles processionnaires ?

En général, la gestion sanitaire des chenilles se fait localement, par destruction des nids lors de fortes infestations. Diverses méthodes sont utilisables, de l’épandage chimique ou la destruction des pins peu écologique à la gestion biologique de la chenille, avec ses prédateurs et ses parasites naturels. Il existe même des méthodes originales, comme le piégeage des mâles avec des substances attrayantes immitant la femelle. Mais cela ne concerne que les cas d’infestation proches de nos lieux de vie, il n’est pas envisageable de traiter des forêts entières.

Pour le propriétaire de chien, il n’est pas possible de se débarrasser des chenilles sur les lieux de promenade, par contre il faut y penser si le chien y a accès depuis le domicile, dans le jardin. Il est possible de couper et brûler les branches portant les nids, par exemple.

La meilleure façon de protéger son chien est de rester vigilant. Dès la fin de l’hiver, il faut surveiller la présence des nids et éviter les zones où les chenilles circulent. Il faut surtout éviter que le chien en prenne en gueule, donc une bonne obéissance au rappel est indispensable.

Que faire en cas de contact avec des chenilles processionnaires ?

En cas de contact avec une chenille processionnaire, la visite chez le vétérinaire s’impose rapidement. Les symptômes évoluent très rapidement, en quelques heures, et l’administration d’antihistaminiques pour lutter contre les risques allergiques doit se faire rapidement après le contact pour pouvoir agir. La suite du traitement est symptomatique et dépend de l’importance des lésions : anti-inflammatoires, antidouleurs, et gestion locale des lésions. Dans certains cas, la nécrose importante des tissus entraine une réparation chirurgicale pouvant aller jusqu’à l’amputation (ça arrive notamment quand la langue est touchée).

Pour plus d’informations sur la biologie de l’insecte et sa répartition géographique notamment, je vous invite à consulter ce site de référence, alimenté par les données de l’INRA. Vous y trouverez des informations sur les différentes espèces, et des méthodes de lutte variées.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz
Sources : Wamiz

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Attention, les chenilles processionnaires sont de retour
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